Portrait de l'assassin en artiste, David Morrel.

Publié le par JP Favard

Portrait de l'assassin en artiste, David Morrel.


Chouette ! Un roman qui met en scène un assassin particulièrement violent dans l’Angleterre Victorienne (et pour une fois, il ne s’agit pas de Jack l’éventreur). Bon, autant le dire tout de suite, je suis client. C’est plus fort que moi, à chaque fois, ça fonctionne. D’autant que l’auteur met en scène un autre auteur, ayant réellement existé, le sulfureux Thomas de Quincey, auteur des « confessions d’un mangeur d’opium anglais » (retraçant son addiction au Laudanum (dont il fait une consommation quasi-inhumaine dans le présent roman)) mais également de l’essai « De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts » où il revient (le vrai mais aussi celui du roman) sur les crimes les plus abominables de l’Histoire et notamment celui de Ratcliffe Highway, un quartier londonien qui semblait tout aussi riant et primesautier que le Withechapel du terrible Jack… Deux massacres (je ne vois pas d’autre mot pour les qualifier) ont été commis en 1811 par un homme seul, au gourdin et au rasoir. Quarante trois ans plus tard, un « copycat » remet ça. De Quincey, à Londres avec sa fille pour la promotion de ses ouvrages, fait un coupable idéal (après tout, il a décrit les crimes de Ratcliffe Highway avec tant de détails et de minutie qu’il ne peut qu’en être l’auteur au regard des enquêteurs et plus particulièrement du ministre de l’intérieur, un type… hum… je n’en dirais pas plus).
Bon, voilà le décor planté.
En plus de de Quincey, on croise également sa fille (une jeune femme délurée et avant-gardiste), deux policiers eux même particuliers, les tenants d’une cour des miracles haute en couleur ainsi qu’un tueur… dont je ne dirais rien, évidemment. Le style est efficace. L’auteur sait manier le suspense. Ça se lit avec un réel plaisir et chaque point historique fait l’objet d’une plus ou moins longue présentation (le principe est un peu téléphoné mais le contenu est toujours intéressant… avec une mention particulière pour la visite offerte de la chambre des horreurs du musée de Mme Tussot).
Bref, pour les amateurs du genre, un vrai régal.

A noter, pour la petite histoire, que David Morrel est aussi l’auteur d’un roman intitulé « First blood » mettant en scène un vétéran du vietnam confronté aux tourments du retour au pays (un dénommé John Rambo. Il paraît qu’ils en ont même fait un film).

Titre : Portrait de l’assassin en artiste.
Auteur : Davide Morrel.
Editions Marabout (poche), 480 pages, 6.99 €.

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